Confinement Covid 19 , témoignages

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Tatiana, Professeur de yoga & coach sportif, fondatrice zenandboost 

De retour de New-York, me voici confinée. Bloquée dans un appartement de 45m2 tandis que quelques heures auparavant j’étais dans le pays de la démesure avec une amie (#Funetyoga). En l’absence de mon compagnon, je me surcharge de cours en ligne par peur de l’inoccupation. Mes émotions m’inondent et mon moral connaît des hauts comme des bas…
Après les trois premières semaines de confinement, je trouve enfin mon rythme entre enseignement, temps de lecture, distraction, préparations culinaires et écoute de mon corps. (#mindandbody).

Pour commencer la lecture : j’ai lu, relu et beaucoup lu ! En tant normal un livre correspond à un mois de lecture. Là, c’était plutôt un livre pour une semaine. N’étant pas grande lectrice, je me suis surprise de complètement m’abandonner au plaisir des mots. A travers mon pèlerinage, je vous recommande les oeuvres suivantes :” kilomètre 0″ de Maud Ankaoua, et “Les dieux voyagent toujours incognito”, de Gounelle.


Puis la cuisine. Un aveu, je n’ai jamais autant cuisiné : quel plaisir d’imaginer son repas et de le concevoir. Après réflexion, cuisiner semble être l’étape initiale à la dégustation d’un plat… L’imaginer : quelle recherche, le concevoir : quel plaisir, le dégustation : quelle joie! Prendre son temps est agréable.

Puis le yoga, mon évasion. J’ai profité de cette triste période pour m’évader en pratiquant avec des professeurs à l’autre bout de la France comme l’autre bout du monde. Même si la subtilité et l’énergie spéciale du yoga semblent absentes, j’apprécie de ne perdre aucun temps dans les transports. Aussi je n’ai jamais autant savourer de pratiquer seule sur mon tapis. Joie. En réalité, nous sommes nos meilleures professeures. Certes, j’ai côtoyé des maîtres dans leur domaine, mais rien n’est plus puissant que de se forger sa propre expérience en défrichant de nouveaux horizons intérieurs. L’enchainement des répétitions se trouve être source d’épanouissement et de détente.


Epoustouflant mais possible, malgré la distance énormément de choses sont possibles dont la médecine douce.  J’ai en effet, pris des soins en bioénergies, et j’ai eu rendez-vous psy basé sur la méthode de Lise Boubeau. (les 5 blessures qui empêchent d’être soi-même). J’en ai profité pour continuer à travailler sur mes blessures profondes et débloquer ce qui était de trop dans ma vie aujourd’hui.

J’aime vivre plus lentement. J’aime m’ancrer dans le moment présent plutôt que de courir constamment après un futur probable à la recherche d’un plaisir basé sur la consommation toujours grandissante… Marcher et respirer au grand air chaque jour pour être en forme est devenue plus qu’une évidence. J’espère continuer à vivre dans un rythme plus lent, à prendre soin de moi, à prendre plus de nouvelles de mes proches. Accepter que de ne rien faire c’est ok aussi.


MERCI, J’éprouve énormément de gratitude d’avoir pu enseigner autant en Visio depuis chez moi. Je ne m’attendais pas à un tel engouement de votre part. Cependant, J’ai hâte de retrouver mes élèves et mes proches car la magie d’un moment réelle et non virtuel est irremplaçable. Vous me manquez.

Ci dessous quelques autres témoignages du vécu durant cette période de confinement.

N’hésitez pas aussi à poser quelques mots, à partager vos émotions et vos sentiments. Tout n’a pas à être tout le temps tout rose. Prenez soin de vous. NAMASTE

Juliette, 30 ans, Juriste, confinée à Paris

Après un retour rocambolesque en France, car j’ai eu la bonne idée de partir en vacances deux semaines avant l’annonce du confinement en France, j’ai commencé le confinement avec une semaine de retard, un beau bronzage et beaucoup trop d’énergie ! Je pense que j’étais un peu en décalage, j’ai donc très bien vécu les deux premières semaines qui ont finalement été une sorte de prolongement de mes vacances: un peu de télétravail, un peu de sport, une promenade d’une heure chaque jour dans mon périmètre autorisé, beaucoup d’appels. Finalement c’était plutôt agréable. La troisième semaine (celle juste avant l’annonce du 11mai) a été – va savoir pourquoi- beaucoup plus difficile. Je crois que j’ai eu 4 jours de « down » sur sept. Là je me suis dit que pour les personnes psychologiquement fragiles ça devait être très dur. Par ailleurs c’est également à ce moment là que j’ai un peu fait le tour téléphonique des personnes qui sont sous ma responsabilité au travail. La situation de certains m’a alerté et m’a un peu angoissé. Et puis en étant loin et en ayant peu d’informations concrètes sur le retour « à la normale » les rassurer m’a demandé beaucoup d’énergie. 

Enfin l’annonce du 11 mai est arrivée. Je l’ai vécu comme un soulagement. « Plus qu’un mois ». 

Il ne reste que dix jours – et encore beaucoup d’incertitudes- et je suis partagée entre l’envie de continuer avec ce rythme sain et conforme à mon corps que j’ai depuis deux mois (cours visio avec Tatiana environ trois fois par semaine, réaménagement de mon intérieur, dodo tôt, pas de réveil, repas à heure fixe, peu d’alcool et surtout pas de cohue dans les transports, pas de planning à deux semaines pour prévoir les restos et verres avec les copains) et l’envie de revoir mes proches et de pouvoir sortir sans autorisation, sans limite de durée ni de distance!

Pascale, Infirmière anesthésiste 

Le confinement qui n’en est pas vraiment un. Infirmière anesthésiste confinée entre les patients, le silence des rues et la vie de famille. Écarter la peur grâce au travail d’équipe. Puis après quelques semaines, le retour au calme, le temps de penser à ce qui arrive, poser un regard sur soi-même enfin. Le temps de réfléchir, de bien se nourrir. Ne pas oublier la famille, les amis, les voisins. Et se demander comment faire mieux, après.

Annabelle, Professeur et gérante de l’école de danse à Contretemps

“Après” ce mot est devenu le leitmotiv de mes journées, se focaliser sur l’essentiel et vivre l’instant présent, choses que je ne savais plus faire ainsi que prendre du temps pour moi…
Aspects positifs de ce confinement qui s’est pourtant accompagnés de la culpabilité grandissante de ne pas faire ce qu’il fallait pour mes élèves, comme une sorte d’abandon de poste que je ne pouvais pas accepter…Peur de l’arrêt de toute activité alors qu’on ne vivait que pour son métier, pendant des heures, des journées intenses et des élèves qui nous soutiennent. Impossible de s’arrêter comme ça et de se laisser aller et attendre, Alors il faut être dans l’action pour ne pas cogiter sur ce que sera l’après…occuper son temps à être avec les autres même à distance, à travers un écran qui nous relie en même temps qu’il nous isole, seule face caméra. Mais je me réjouit pourtant chaque jour de revoir ces sourires plein d’espoir et de gratitude de pouvoir encore partager ces moments de joie et de danse tous à l’unisson des battements de nos coeurs.

Frédérique, Ingénieur en informatique

Le printemps, ma saison préférée, même à Paris, la nature se transforme de jour en jour, les bourgeons laissent place aux petites feuilles vert tendre. Celles des marronniers autour de la fontaine des Quatre parties du monde, avenue de l’Observatoire, sont toujours les premières.

Printemps 2020, ces arbres se situent au delà de mon monde, au delà du kilomètre. Printemps confisqué. Confiné. Du 16 mars au 11 mai, mon agenda personnel est vide, mon agenda professionnel surchargé. Ces deux mondes s’opposent paradoxalement alors que le travail s’invite chez moi, dans l’appartement, sur la table du séjour puisque personne ne viendra dîner.

Abhyasa, mot sanskrit désignant la discipline, l’effort, l’engagement est du côté professionnel car il faut suppléer à l’absence d’interactions réelles. Les conférences téléphoniques se multiplient à s’en faire exploser les oreilles. J’enchaine les réunions avec acharnement. Les conversations informelles et la possibilité d’aller et venir dans l’open space me manquent car c’est en bougeant et en parlant d’autre chose que les idées viennent.

Vairagya, lâcher prise, l’abandon, le détachement est du côté personnel. Plus de dîners entre amis, plus de soirées ou d’après midis au club de sport, plus de spectacles, plus de répétitions de musique, plus de projets. Cela crée du temps, un moment en suspension, un moment de légèreté très agréable, d’autant plus que je vis ce confinement en couple. Mais au début j’appelais les amis et la famille, ensuite il me suffisait de penser à eux, et bientôt ne vais-je pas les oublier ?

Vivement qu’on les remette ensemble, abhyasa-vairagya, l’engagement-détachement, ces mots duels de la philosophie du yoga prennent tout leur sens. L’expérience du confinement confirme que ces aspects apparemment opposés se nourrissent mutuellement.

Et il n’est pas trop tard pour aller faire un tour, voir le printemps avenue de l’Observatoire.

Davina Safapour, professeure de yoga et de méditation, Espagne

The first three weeks were quite exciting for me,  I was very motivated and I always busy: Focusing on who I wanted to be and what I wanted to create Doing my self practice, teaching my neighbors, students, FB lives online and my side job aswel as studying.

Then all of a sudden I crashed I realised I was doing not being putting pressure on myself to be perfect, to serve others and give trying to be someone who I think I should be and I totally forgot about myself.

My true self.

Trying to prove and was too much in the future.

I felt like I was going back and losing myself.

Maybe I was in denial about the virus and that was my way of coping. 

Theres no right or wrong way to cope for all of us.

It started to become very challenging from week 4 old patterns were coming up, deep wounds from the past that I thought I had dealt with but also I was constantly judging myself for not being enough, not doing enough and especially I realised I attached my identity as a yoga teacher.

I felt pressure to practice and if I did not then I was a bad yoga teacher.

To be honest after seven weeks of not being able to walk or to go outside I felt stuck and was holding on to many things , lots of uncertainty but I guess thats when I had to surrender and also embrace uncertainty.

To drop the pressure I was putting on myself.

I even started to doubt myself and my path.

Whats true.

Why am I doing this? 

Who am I?

Maybe even now I still dont know.

But today I accept I know nothing and I accept I dont know.

2nd May- 

Today walking and skating for the first time in 7 weeks 

I felt so free and alive for the first time in a while to be able to express and move my body.

Seeing life and movement outside put a big grin back on my face.

As actually I dont really have that much space in my room to move freely a single bed no window and just about enough room for my mat but I know this is alot more than others.

Moving my body helps me move my state and my emotions.

Movement is freedom for me and a big part of my life.

Everything is a meditation if you want is to be and that also made me realise that I dont have to put pressure on myself to be anything or how to do anything.

Especially when it come to yoga.

I have a choice and can bring yoga to everything.

I am not perfect.

I am imperfect.

A working progress.

I have flaws just as everyone else.

And if anything I dont want to feel I have to be anyone else or do anything than be myself.

I have learnt so much in this time and that the most important is to find your own answers and whats true for you.

Not what others say but what do you want?

What do you believe?

Not what everyone else is saying.

For me I’m still working it out and thats ok.

All I want to be is true.

Yoga for me is not about making poses.

It’s that feeling as soon as I get on the mat that everything else drops and that doesn’t have to be all the time for me.

Its a choice and there when I feel it.

The real practice of yoga for me is off the mat.

Traduction

Les trois premières semaines ont été très excitantes, j’ai été très motivée et j’ai toujours été occupée. En me concentrant sur qui je voulais être et ce que je voulais créer. Faire ma pratique, enseigner à mes voisins, sur facebook et étudier. 

Puis tout d’un coup, j’ai pris une claque, j’ai réalisé que je plaçais énormément de pression sur moi-même pour être parfaite, pour servir les autres et donner ; j’essayais d’être quelqu’un et je me suis totalement oubliée. Essayer de prouver quelque chose. J’avais l’impression de me perdre. Peut-être que j’étais dans le déni du virus et que c’était finalement ma façon de faire face. Mais finalement, il n’y a pas de bonne ou de mauvaise façon… Ça a commencé à devenir très difficile la 4 ème semaine les vieux modèles, les blessures profondes du passé que je pensais avoir traité sont apparus. Aussi, je me jugeais constamment de ne pas être assez, de ne pas en faire assez et surtout, j’ai réalisé que j’ai attaché mon identité en tant que professeur de yoga. J’ai ressenti la pression pour pratiquer et si je ne le faisais pas alors je me disais mauvais professeur de yoga. Pour être honnête après sept semaines de ne pas être en mesure de marcher ou d’aller à l’extérieur, je me sentais coincée, beaucoup trop d’incertitude.. J’ai même commencé à douter de moi-même et de mon chemin. Pourquoi je fais ci ou ça ? Qui suis-je ? Peut-être que même maintenant, je ne sais toujours pas. Mais aujourd’hui, j’accepte que je ne sache rien et j’accepte ce que je ne sais pas.

2 mai- Aujourd’hui, enfin, je peux marcher pour la première fois depuis 7 semaines, je me sens si libre et vivante pour la première fois depuis un certain temps. Que c’est bon de pouvoir s’exprimer et bouger son corps. Voir la vie et le mouvement à l’extérieur m’a remis un grand sourire. C’est surtout parce que je n’ai pas vraiment beaucoup d’espace dans ma chambre pour me déplacer librement : un lit simple, pas de fenêtre et à peu près assez d’espace pour mon tapis, mais je sais que c’est beaucoup plus que d’autres. Déplacer mon corps m’aide à déplacer mon état et mes émotions. 

Le mouvement est la liberté. J’ai réalisé que tout peut être méditation et que je n’avais pas à me mettre la pression. Surtout quand il s’agit de yoga. J’ai le choix et je peux apporter le yoga à tout. Je ne suis pas parfaite. Je suis imparfaite. J’ai tellement appris en ce temps et le plus important est de trouver nos propres réponses et ce qui est vrai pour vous. Tout ce que je veux être, c’est sincère et authentique. Le yoga n’est pas juste de faire des poses. C’est ce sentiment que tout ce qui n’a pas lieu d’être tombe et m’offre un temps avec mon profond moi. La vraie pratique du yoga est hors du tapis.

Klaudia, lycéenne

Ces deux derniers mois étaient très particuliers car le rythme de vie n’était pas le même que d’habitude. Les premiers jours étaient plutôt bizarres parce qu’on ne pouvait plus sortir,  ni aller en cours ni faire nos activités quotidiennes mais j’ai fini par m’y habituer. Ça m’a permis de faire d’autres choses, de dormir plus, de cuisiner, de lire… Concernant le lycée, je renvoie le travail que les professeurs me donnent. J’aimerai retourner au lycée car les cours à la maison c’est moins pratique et je ne comprends pas toujours tout. Mes copines et la natation me manquent beaucoup.


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